Le syndrome de l'imposteur, doute et peur

Le complexe de l'imposteur est lié à la peur de réussir et empêche les personnes qui en sont victimes de développer pleinement leur potentiel.

 

Il a été découvert en 1978 par Pauline Clance et Susanne Imes.

 

La psychologue Pauline Rose Clance a été la première à étudier ce sentiment d'insécurité injustifié. Dans son travail de thérapeute, elle a remarqué que beaucoup de ses patients non diplômés partageaient une même préoccupation : bien qu'ils aient de bonnes notes, ils ne croyaient pas qu'ils méritaient leur place à l'université. Avec sa collègue et psychologue Suzanne A. Imes, elles étudieront ce qu’elles appelleront « le syndrome de l’imposteur » en 1978, chez 150 femmes. Toutes les participantes avaient été officiellement reconnues pour leur excellence professionnelle par leurs collègues et avaient affiché des résultats scolaires grâce à des diplômes obtenus et à des scores aux tests standardisés. Malgré les preuves constantes de validation externe, ces femmes n'avaient pas la reconnaissance interne de leurs réalisations. Les participantes ont expliqué que leur succès était le fruit de la chance et que d'autres surestimaient simplement leur intelligence et leurs capacités.

 

D’après Clance et Imes, il existe 4 comportements qui font « effet boule de neige » :

 

- le premier comportement implique rapidité et travail acharné. Les personnes essaient constamment de rattraper un faux retard intellectuel lié à leur perception de l’écart entre leur intellect et leur intellect vu par autrui.

 

- le deuxième comportement consiste à porter un masque. Les personnes ne parlent pas de leurs véritables sentiments ou idées, ils soutiendront les idées d'une autre personne et minimiseront leurs propres capacités. Cela permet à l'imposteur de croire que personne ne peut le critiquer ou le détester, parce qu'il est compréhensif et agréable ;

 

- le troisième comportement implique charme et perspicacité. La personne veut obtenir le soutien et le réconfort de ses capacités de la part d'un supérieur, dans l'espoir que cela l'aidera à prendre confiance en ses propres capacité. La personne va jouer de ses charmes, non de son intellect, après validation de son supérieur, cela va la laisser incertaine dans ses propres capacités et ses talents, pensant que la validation a été donnée grâce à son charme et à ses bonnes compétences d'actrice, et non son intellect.

 

- le quatrième comportement évite de faire preuve de confiance en soi. La modestie est la meilleure attitude à adopter pour un imposteur. Si la personne évite de montrer sa confiance en soi, personne ne peut la défier sur son intellect ou ses idées ; il s’agit donc d'éviter les conflits et les confrontations.

 

Soixante-dix pour cent des sujets qui ont réussi doutent de la réalité de leur succès. Malgré des résultats remarquables ils sont convaincus que leur réussite n'est due qu'à un concours de circonstances, à leur travail acharné, à des relations, jamais à leurs compétences et à leur intelligence. Ils sont persuadés qu'ils ne méritent pas ce succès.

 

 

C'est quoi exactement le syndrome de l’imposteur ?

Les personnes atteintes du syndrome de l'imposteur, appelé aussi syndrome de l'autodidacte, phénomène de l'imposteur, expérience de l'imposture, expriment une forme de doute maladif qui consiste essentiellement à nier la propriété de tout accomplissement personnel. Ces personnes rejettent donc plus ou moins systématiquement le mérite lié à leur travail et attribuent le succès de leurs entreprises à des éléments qui leur sont extérieurs (la chance, leurs relations, des circonstances particulières).

 

Le syndrome de l'imposteur est avant tout un manque de confiance en soi, avec complexes et dévalorisation de soi. La personne doute en permanence de la légitimité de ces succès et a du mal à être au centre de l'attention (mélange de timidité et d'avoir été trop rabaissé).

La souffrance est de penser qu'on ne mérite pas sa place et on essai de tromper son entourage sur nos vraies compétences, surtout si c'est un don inné.  Il y a un vrai problème d'engagement avec soi-même, d'où l'importance de faire vraiment ce qu'on aime dans la vie pour ne pas duper autrui et par la même occasion la première, soi-même.

 

 

Ce syndrome crée donc un malaise chez la personne concernée et peut provoquer des réactions disproportionnées. Par exemple, par peur d’être démasquée, la victime se réfugie parfois dans un travail acharné. Elle veut être parfaite et s’épuise à la tâche (d’où un risque de burnout), car elle dépense trop d'énergie et montre un surinvestissement à cette tâche demandée, ce qui lui permet certes d'attribuer son succès "éventuel" à une grande quantité de travail fournit mais non à ses compétences réelles, ce qui renforce son sentiment d’incompétence, vu les efforts qu’elle a investit. D’autre se décourage, sous-estimant leur capacité...

 

Environ 70 % des personnes seraient touchées par ce syndrome au moins une fois dans leur vie. Autrement dit, le phénomène serait très répandu. Le syndrome de l’imposteur apparaîtrait en particulier lors des périodes de transition : quand on se qualifie pour la première fois dans son domaine de compétence (premier diplôme, premier poste…) ; quand on démarre un nouveau cursus ou un nouveau cycle d’études ; quand on obtient une promotion importante.

 

Loin de se limiter au monde du travail, le syndrome de l’imposteur concernerait aussi la vie familiale. Les psychologues l’évoquent chez des parents qui sous-estiment leur aptitude à s’occuper de leurs enfants, ou dans le couple lorsque l’autre renvoie une image de soi jugée trop valorisante par rapport à celle que l’on a.

 

La psychologue Valérie Young a repéré des profils qui conduiraient à développer ce syndrome : les étudiants, les chercheurs, les universitaires et les créatifs qui doivent souvent se comparer avec des personnes jugées talentueuses ; ceux qui ont de brillantes carrières ou qui réussissent très jeunes (le génie perçu comme naturel peut donner l’impression de ne pas mériter vraiment sa place) ; les aînés de fratrie poussés à réussir par leurs parents et qui peuvent en venir à penser qu’ils n’ont pas vraiment de mérite vu le soutien dont ils bénéficient ; ceux qui parviennent à leur but par des chemins de traverse (la sociologue devenue journaliste…) ; les minorités sociales ou les groupes sociaux victimes de discriminations (femmes, Noirs, homosexuels, minorités religieuses…) ; les enfants de parents brillants ; ou encore les autoentrepreneurs et les travailleurs indépendants dont les relations professionnelles sont limités, ce qui ne leur donne pas toujours la possibilité de s’apprécier à leur juste valeur.

 

Aujourd’hui, ce syndrome est communément reconnu. La principale critique portée au concept concerne l’appellation.

Plutôt que de « syndrome », ce qui renvoie à une maladie, les psychologues préfèrent dorénavant parler d’une expérience temporaire. D’ailleurs, le syndrome de l’imposteur ne figure pas parmi les troubles mentaux que recense le Manuel de diagnostic et de statistique des troubles mentaux (DSM), qui fait autorité en psychologie et psychiatrie.

 

Une spécificité féminine ?

 

Selon la psychologue Sandi Mann, on aurait tendance à faire du syndrome une spécificité féminine car les premières études ont été menées sur des femmes. Pourtant, des études ultérieures évoquent de nombreux cas d’hommes touchés : des étudiants, de grands universitaires, des hommes d’affaires, des sportifs accomplis, des pères de famille…

 

 

Les hommes manifesteraient les mêmes symptômes que les femmes. Leur malaise serait tout aussi fort, dans un monde où la gent masculine doit encore se montrer solide et dissimuler ses doutes, ses faiblesses.

 

 

Les femmes iraient chercher de l’aide plus facilement, soit auprès de leurs proches, soit en utilisant des techniques de pensée positive. Les hommes se réfugieraient plus souvent dans les conduites addictives (consommation d’alcool, tabac et drogue, médicaments, sports à outrance, jeux d'argent et de hasard, jeux vidéo, sexualité et vidéo X ...) et chercheraient davantage à éviter les situations stressantes.

 

Combattre le syndrome de l'imposteur et se sentir légitime?

Ces pensées négatives sont généralement dépassées par une certaine clairvoyance. Le complexe de l'imposteur est lié à la peur de réussir et empêche les personnes qui en sont victimes de développer pleinement leur potentiel. Ces personnes vivent dans le doute et pensent qu'un jour elles seront démasquées et que quelqu'un fera la preuve de leur incapacité. Les personnes dites introverties sont plus sujettes à développer un syndrome de l’imposteur car elles fondent leur opinion d’elles-mêmes à partir de ce qu’elles interprètent et ressentent.

C’est ce doute constant qui pousserait la personne souffrant de ce syndrome, à toujours se comparer à autrui mais aussi à intégrer l’idée qu’autrui sera toujours meilleur que soi puisqu’elle est focalisée sur ses lacunes et difficultés. Ainsi parle-t-il de mécanismes de dévalorisation qui s’enclenchent lors de la comparaison. Ce phénomène est nourri par des peurs : peur de se tromper, peur d’être jugé, de décevoir (soi-même ou les autres), peur d’échouer, etc. Cependant, elle considère ces peurs comme des croyances qui « sont bien souvent irréelles, fondées sur rien de tangible ». Ainsi, pour elle, il ne s’agirait pas de combattre ses peurs mais de les apprivoiser à travers notamment des thérapies d’affirmation de soi (ADS). L'affirmation de soi (ADS), concept établi par Alberti et Emmons dans les années 1970, peut se définir comme « un comportement qui permet à une personne d'agir au mieux de son intérêt, de défendre son point de vue sans anxiété excessive, l'expression efficace sincère et directe de ce que l’on pense, ce que l’on veut, ce que l’on ressent et d'exercer ses droits sans dénier ceux des autres. L'affirmation de soi n'est donc pas une qualité de la personne, mais un comportement, un axe de conduite qui se travaille et s'apprend. On ne parle donc pas de personne affirmée, mais de comportements affirmés ou affirmatifs.

 

Plus ou moins longue, cette expérience d’imposture se résout souvent par soi-même, en apprenant à s’apprécier sans condition, en se montrant moins perfectionniste et plus indulgent avec ses erreurs. Le malaise peut aussi se dissiper en parlant avec son entourage, qui joue un rôle essentiel pour rassurer sur sa propre valeur, et quand ce n’est pas suffisant, avec un professionnel. Afin d'éviter de déboucher sur un stress permanent à long terme, la procrastination, l'excès de zèle, également la dépression ou le burn-out.

 

Ces thérapies favorisent la restitution d’un vrai-self (soi), élément clé pour que la personne arrête d’utiliser une image de façade pour obtenir l’approbation des autres.

 

Évaluer votre niveau d'estime et de confiance? 

Un test donne les moyens de reconnaître les victimes ou de se découvrir imposteur sans le savoir.

Faite le Test de Clance , lien du test ici

 

Prenez soin de vous et arrêtez de vous dénigrer :) Je suis là si besoin.

 

 

 

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